Dans l’écriture

Dans l’écriture,
je trouve l’oubli,
l’ivresse du penser
qui plonge ses racines
à la source du mot Liberté.

Je murmure dans le soir
quelques notes fugaces
qui au jour s’évaporent
si bien qu’aucune trace
ne laisse l’empreinte
de mon visage.

Seuls quelques mots
dérivent encore
dans les nuages
blancs et bleus,
éphémères ailes.

Les âmes lentes
ont le poème au corps
et le rythme clair
des valses d’automne.


Sandra Dulier, Plume funambule
Mes livres

Dans la soie des mots

Dans la soie des mots,
les lignes jouent
sur le pas d’un fil
tissé du vent
d’envols naissants.

Les criques vagues
impriment un poème
sur le sable des silences.

Rien n’arrête la plume fugueuse
quand elle veut migrer
dans l’espace bleu
des  infinis.

La liberté est un cadeau,
enlacement d’embruns
aux couleurs de voiles.

Le poète écoute
le murmure d’une muse
cachée dans les jupes
d’étoiles lointaines.

Cœur de poésie,
âme et flux,
le monde inverse
quelques secondes
la roue des hommes
et son chemin de pierre.

Les rêves surgissent
dans l’aube douce
de simples lettres,
sacs de billes
sur le bord d’un oubli.

La soie des mots
caresse la joue
du poète inspiré
tandis que glisse
lentement
le chant de la nuit.


Sandra Dulier, Plume funambule
Ses livres – Commandes et dédicaces

J’écris peu, j’écris dense

J’écris peu
j’écris dense

comme le feu
comme en transe

valse du soleil
et de la lune

lubies funambules

que serais-je
sans ces mots

un silence
roulant ses flots

ça ne rime pas toujours
trop libre peut-être

pour la cage d’un phrasé
et le flux de mes pensées

la poésie est un océan
où je me perds si souvent

parfois sans majuscules
ni autre tournure

quelques lettres
jetées là

qu’un passant cueillera

dans l’interligne
le reste de l’histoire

laisse à la plume
un battement d’ailes

et le poème se clôt
sur ce simple écho.


Sandra Dulier, Plume funambule
Ses livres – Commandes et dédicaces

 

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Déclaration poétique

Décliner en 12 strophes mon amour au poème. Belle lecture à vous !

J’aime dans les poèmes
la sève des non-dits,
l’arbre des paroles
quand la lune luit.

J’aime dans les poèmes
le temps qui écoule
en rivières et en silence
la peau de leurs dérives.

J’aime dans les poèmes
la fougue et la grâce
d’une ligne suspendue
à la chute du mot.

J’aime dans les poèmes
le cœur et l’oubli,
la force et le courage
d’exprimer l’indicible.

J’aime dans les poèmes
les trésors cachés,
les dessins courbes
et leurs imagiers.

J’aime dans les poèmes
l’éclat d’éternité
qui vogue encore
même les soirs de doute.

J’aime dans les poèmes
leurs assonantes vérités,
leurs parures musicales
et leurs rêves enfouis.

J’aime dans les poèmes
le creux de beauté
perlant sur la plage
des vers liés.

J’aime dans les poèmes
la respiration fluide
d’écrits funambules
entre racines et ciel.

J’aime dans les poèmes
la part d’ange
lissant de plumes
le masculin et le féminin.

J’aime dans les poèmes
les lumières phares
des jours et des nuits
teintés de naissances.

J’aime dans les poèmes
la liberté et le feu
d’une langue française
libre de créer.

Source : La poésie de la semaine : Déclaration poétique

Belles fêtes à tous

livre-noel
Crédit photo : Dreamstine

 

Un sapin de lumière
doucement éclaire
le visage souriant
d’un repas d’amitié.

Un homme triste
picore sur la table
quelque mets solitaire
près d’une photo
des jours heureux.

Une femme rejoint
le gîte et le couvert
d’une association
où les bénévoles
s’activent à la joie.

Un enfant rêve
au cœur du salon
à la magie d’un prochain
matin cadeaux.

Un malade reçoit
le soin simple et doux
d’une infirmière de garde
qui offrira cette nuit
son temps au réconfort.

24e jour ordinaire de décembre,
quelque part sur Terre.


Sandra Dulier, plume funambule
24.12.2016

Les tiroirs : extrait de Carnets poétiques

Les tiroirs où dort ma plume ont à leurs papiers des encres aux horizons inclinés, poudre claire d’une lune d’été. Là, le jour somnole ses aubes comme des feux de bengale en ciel étoilé. Tu n’approcheras jamais le sommet d’une dune comme tu le ferais d’une aurore boréale : tout mystère dans le vent des marées.

Le Poète connaît des voiles les boussoles du voyage, ces regards humains aux mains creuses de vie, pêchant dans la crique de leurs souvenirs quelque note bleue en signet de plage. Vert ou gris, j’ai oublié le nom de ces coques aux nacres annuelles qui sèment leurs sillons d’écume à l’ouest de leur mémoire.

Comme le chant des sirènes, nous aimons tous l’envoûtement des oublis, citadelles de sable rendues à l’origine du monde. L’Homme est un marin au flou migratoire. Il rejoint ainsi tous les mortels Icare qui peuplent encore d’une averse–nuage leurs rêves d’envol. Il gardera alors comme un trésor les mots indicibles qu’un mage voyant du nom de Poète a laissés en Terre–Neuve, sous ces avides patiences qui ornent encore le jour disparu.

Et d’un flux de mots jaillit la lumière, miracle renouvelé de l’Alchimiste, transformant l’encre noire d’un fond de chêne en ramure–soleil. Il restera à ce chaman des Muses la fragile tâche de déposer en quelques lignes tout le précieux d’un humble silence pendant que la plume, en volutes tactiles, croîtra sous l’Astre ses vers déchus.

Il faut de longs voyages pour quelques gouttes de sagesse cryptées de lune.

(Sandra Dulier sera présente au Salon du livre de Paris le dimanche 26 mars 2017, de 10h à 14h, stand TheBookEdition, 1-D62)

 

Sandra Dulier, plume funambule,
extrait de Carnets poétiques (novembre 2016)
ISBN 978-2-9601909-2-2

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