Belles fêtes à tous

livre-noel
Crédit photo : Dreamstine

 

Un sapin de lumière
doucement éclaire
le visage souriant
d’un repas d’amitié.

Un homme triste
picore sur la table
quelque mets solitaire
près d’une photo
des jours heureux.

Une femme rejoint
le gîte et le couvert
d’une association
où les bénévoles
s’activent à la joie.

Un enfant rêve
au cœur du salon
à la magie d’un prochain
matin cadeaux.

Un malade reçoit
le soin simple et doux
d’une infirmière de garde
qui offrira cette nuit
son temps au réconfort.

24e jour ordinaire de décembre,
quelque part sur Terre.


Sandra Dulier, plume funambule
24.12.2016

À la table du café

À la table du café, elle regarde par la fenêtre les passants déambuler sous une pluie d’automne… Elle est brumeuse comme ce temps, cet instant flou de la saison des effeuillements. Autant elle aime le printemps, autant elle crispe ces jours de pluie. Elle sait ces mélancolies passagères, simples bateaux sur la mer des saisons.

Hier encore, le soleil chauffait d’écarlate la promenade au parc. Elle était joyeuse, l’écharpe venteuse au nez des oiseaux. Elle sentait la terre, la vie là, chapeautée sous les nervures des arbres. Elle compliquait pas. Elle savait la joie, le bonheur, l’instant. L’automne n’est pas vraiment une fin, mais le marron encoqué, fruit d’une autre chair, d’une douceur plus amère, mais si tendre au palais. Après cette parade d’eau et d’humidité, avec ses passants en poissons sans bocal, viendront les fêtes de Noël et d’autres chansons, verdures sapinières dans le houx des neiges.

À la table du café, elle regarde par la fenêtre les passants déambuler sous une pluie d’automne. Oui, elle crispe les jours de pluie, mais elle aime aussi cette page tournée en bord de thé, ces parfums mélangés, ce cocon au milieu des bruits. Elle voyage, glisse, patine déjà sur les mots, frissonne de plaisir à cette phrase qu’elle lit sur cette banquette de ses habitudes. Là, elle sourit. Oui, elle sait qu’elle est bien, le parapluie goutte à ses pieds, il se réchauffe, se débrume du vent et des passants tristes.

— Garçon, un Earl Grey, s’il vous plaît !

La liseuse recommande quelques minutes de plaisir. Soudain, sur sa page s’échappe une lumière de ciel. C’est le soleil en clin d’oeil qui s’invite.


Sandra Dulier, Plume Funambule